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Lettre ouverte :

> 20 décembre 2018 à 20h : Cinéma Diagonal, dans le cadre de la sortie du film "LETO" de Kirill Serebrennikov, Montpellier (34)

" Lettre ouverte/citoyen à un camarade de scène"

 

Il y a un an, je choisissais d’ouvrir la saison de l’agora par une performance en soutien à Kirill Serebrennikov, au moment de son arrestation. 

Un an plus tard, je suis toujours là. 

Kirill Serebrennikov lui est toujours privé de mouvement et de parole. 

 

J’offre ma parole et mon mouvement à celui qui en est toujours privé. 

A celui dont la raison artistique est livrée à la raison d’Etat. 

Je danse pour défendre un camarade de scène. 

 

Si j’utilise aujourd’hui, comme hier, et comme demain sûrement, la scène avec la seule arme que je veuille connaître, cette seule arme conforme à ce que devrait être l’humanité, c’est pour défendre un camarade de scène 

Un camarade de scène qui a choisi de ne pas abdiquer en se taisant ou taire ce qui lui déplait 

Un camarade de scène qu’on a choisi de poursuivre de façon perverse, avec des procédés indignes d’un pays qui se réclame de l’Etat de droit ; 

Un camarade de scène qui a choisi son camp, la Vérité. 

Un metteur en scène et réalisateur de cinéma mondialement reconnu : Kirill Serebrennikov

 

Derrière cette mascarade, il y a une vérité, celle de la place que le pouvoir réserve à l’artiste. 

L’art du pouvoir consiste à limiter le pouvoir de l’art, à se servir de la culture comme d’une arme de domination et d’éviter qu’elle ne devienne l’arme des dominés. 

Ce que l’on reproche aujourd’hui à Kirill, c’est d’avoir transgressé cette règle, d’être libre.

Aujourd’hui, pour défendre cet artiste libre, pour défendre l’art libre, je parle contre le silence, j’écris contre l’oubli, je danse contre l’enfermement. 

Ma seule arme, c’est la scène !

Si l’œuvre d’art demeure, les artistes ne sont que des humains, faibles et souffrants parce que vivants, comme leur art. Mais un artiste ne vit pas sans parole et sans mouvement. 

 

En tant que citoyen russe, chorégraphe et directeur artistique de la Compagnie Autre MiNa, je dénonce cette mascarade orchestrée par l’appareil d’État russe et demande l’arrêt des poursuites judiciaires ainsi que la libération de Kirill Serebrennikov et de ses collaborateurs.

 

 

LIBEREZ KIRILL !!!

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