Les filles pleurent aussi
- création 2019 -
Un homme.
Quelque chose a changé. Quelque chose n’est plus pareil qu’il y a quelques minutes encore. Tout a basculé. Pourtant ça ne se voit pas. Mais lui le sait. Il l’a senti avant de le savoir. Un serrement très profond, dans la poitrine. Qui a provoqué des larmes. Mais ça ne se voit pas. Lui seul le sait. Ses larmes intérieures. Invisibles. Tout a basculé. Sans prévenir. Ses convictions, ses principes, ce à partir de quoi il s’est construit.
Larmes.
Où est l’homme, le père, le mari, le chef de famille, l’éternel célibataire, l’explorateur, le conquérant, le bâtisseur, qui tient debout, qui ne chute pas, sait, maintient, protège, prévoit, avance ? Stupeur. Mais ça ne se voit pas. Il ne peut en parler, il est seul.
Un homme, seul, pleure. Tout ce qu’il a connu et ce à partir de quoi il est devenu l’homme qu’il est a basculé. Il ne peut chuter. Il tient, il ne sait comment. Un homme, seul, pleure. Il sort. D’autres hommes, célibataires ou en couple, jeunes ou vieux... ils sont là. Leurs visages, leurs peaux, leurs paroles. Quelque chose ne se voit pas. Leurs larmes intérieures, advenues ou futures, leurs joies. Qui sont ces hommes. Qu’attend-on d’eux ?
Pudeur.
Larmes et joies ensemble.
Un homme dont les armes sont tombées pleure et sourit. Il va à la rencontre d’autres hommes, à la rencontre de lui-même, de celui qu’il est devenu après qu’on lui ait dit :
« Vas mon fils, soit un homme ! »
Mitia Fedotenko et Estelle Dumortier
Compagnie Autre MiNa - création 18 octobre 2019 I Scène nationale d'Albi (81)
Avec cette création, Mitia Fedotenko implique tous les protagonistes du projet – artistes comme techniciens, hommes et femmes – afin de se saisir de la question « qu’est-ce être un homme aujourd’hui ?
Pour cela il place le processus de création au cœur de sa réflexion. Autrement dit, comment l’action commune qu’est la construction d’un spectacle peut-elle être à la fois un élément qui réunit et interroge des personnalités différentes ?
Faut-il chercher loin pour se rappeler que l’homme – tout comme l’image qu’il renvoie à la société – est souvent lié à la force, la protection, la guerre, la compétition, le travail, le jeu, le défi, l’excès... la connerie aussi, souvent irréparable ?
Chorégraphie : Mitia Fedotenko
Texte et Dramaturgie : Estelle Dumortier
Danseurs : Mitia Fedotenko, Yotam Peled, Jin Leonardo Sumita
Scénographie : Mitia Fedotenko
Décors : Stéphane Gantelet
Costumes : Laurence Alquier
Portraits, travail sur l’image : Paul Delgado
Création vidéo : Marina Masquelier (remerciement à Claire Roygnan)
Création lumière, régie générale et régie plateau : Julie Valette (remerciement à Fabrice Anton)
Création sonore : Mikael Plunian
Durée : 1h10
Production : Compagnie Autre MiNa
Coproduction : Scène Nationale d’Albi (81), CCN Roubaix Hauts-de-France, direction Sylvain Groud (59).
Résidences : Ballet du Nord – Olivier Dubois / CCN de Roubaix Nord- Pas de Calais (59), Scène nationale de Sète et du Bassin de Thau (34), le lycée Joffre à Montpellier dans le cadre d’une résidence artistique en Lycée (34), Théâtre d’O - Montpellier avec le soutien du Département de l’Hérault (34), CCN Roubaix Hauts-de-France, direction Sylvain Groud (59), La Fonderie au Mans (72), Scène Nationale d’Albi (81).
Prêts de studio : ICI-CCN de Montpellier / Direction Christian Rizzo (34), Le Théâtre de la Vignette / Université Paul Valéry Montpellier 3 (34), Studio Cunningham / Cité internationale de la danse, Montpellier (34).
La Première les 18 et 19 octobre 2019
Scène Nationale d'Albi
AGENDA
Première :
2020 :
> 16 Décembre à 16h : [ANNULE]
dans le cadre de Mouvement sur la ville, Espace Bernard Glandier,
Montpellier (34)
Résidences de création 2019 :
> 11 au 18 octobre : Scène Nationale, Albi (81)
> 09 au 20 septembre : La Fonderie, Le Mans (72)
> 23 au 27 avril : Studio Cunningham - Agora cité de la danse, Montpellier
> 15 au 19 avril : Lycée Joffre, Montpellier
> 18 au 26 mars : Ballet du Nord - CCN de Roubaix
> 11 au 15 mars : Lycée Joffre, Montpellier
> 18 février au 2 mars : Théâtre La Vignette, Montpellier
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Création Plastique par Stéphane Gantelet
"Je pars du principe que l’espace du plateau est un espace neutre, et souhaite en faire un seul et même objet qui fonctionnerait à la manière d’une sculpture en le rendant perceptible comme un tout cohérent"
LES MODULES :
La scénographie est composée de modules en papier plié qui seront déployés et montés en direct sur le plateau durant le spectacle.
Utiliser un papier fin demande de maintenir les 6 modules que j’ai imaginés dans une échelle de grandeur raisonnable. Leur manipulation par les danseurs permet aux spectateurs d’éprouver très vite leur nature : fins, légers, translucides et souples tout en conservant une certaine rigidité.
Le papier ainsi plié émet des bruits et des craquements liés aux tensions et au pliage. Il réagit à la manière d’un squelette qui s’articule et de la peau qui l’enveloppe. Il devient organique. Ce n’est donc plus tout à fait du papier que l’on observe mais une forme typée qui renvoie au corps du danseur.
Chaque côté de chaque face est associé à une bande de papier qui se plie afin de créer des arêtes de raidissement pour conserver une certaine légèreté et une grande taille.
Les sous faces ainsi créés sont collées de manière permanentes et ne font pas parties des faces pliables par les danseurs durant le spectacle.
Elles changent néanmoins l’aspect visuel du module car elles amènent des variations de clair obscur sur sa surface.
L’ECRAN :
L’écran est fait de papier plié façon accordéon de manière à avoir une surface de projection dans l’esprit des modules : une surface qui ne soit pas plate mais avec des ondulations liées au pliage.
Une correspondance entre la surface des modules et l’écran devient alors évidente.
La danse et la mise en scène avec les modules, trouvent ainsi un écho naturel avec l’écran qui perd alors son statut de simple surface de projection, pour devenir un volume dans le champ chorégraphique.